Une quarantaine d'année assez défraichie, le menton haut, l'air comme possédé par de plus haute aspiration. Il vole de l'escalier jusqu'à la sortie sans accorder le moindre regard à la foule des mortels.
Nous, quoi.
Et il compte ses pas. Toujours le même nombre entre l'ascenseur et le portique, 34.
Mais il recompte, à chaque entrée, à chaque sortie. Passant devant moi comme un albatros mathématique. Et il numérote.
Une fois, pris d'une folle audace alors qu'il passait devant moi, je ne peux m'empêcher de glisser un "35", au milieu de ses profonds calculs. Il se retourne vers moi, me toise de toute la hauteur de sa folie et les yeux emprunts de toute la commisération dont est capable l'homme me lâche d'une voix tremblante "Trente quatre", puis sans un regard, repart.
Sur une note annexe, on est ici profondément déçu qu'il ne tombe pas sur 42, mais on ne peut pas tout avoir ...
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